Pour leur second temps de présence aux Tanneries, Camille Besson, Raphaël Rossi, Maxime Testu et Victor Vaysse réinvestissent la Petite Galerie, entre flash-back et flash-forward.
Dans la continuité de La Capitale, Tomes I et II, vol. I (janvier 2020), les quatre artistes approfondissent dans ce second volume leur capacité à composer un ensemble à partir de fragments hétérogènes qui relèvent de leurs démarches et pratiques respectives, à la faveur d’un dispositif au sein duquel la mise en espace répond à une forme de mise à plat et de mise en page, la revue collaborative comme modèle.
For their second presence at the Tanneries, Camille Besson, Raphaël Rossi, Maxime Testu, and Victor Vaysse reinvest the Petite Galerie, navigating between flashbacks and flash-forwards.
Building on the foundation laid in "La Capitale, Tomes I et II, vol. I" (January 2020), the four artists delve deeper into their ability to compose a cohesive whole from heterogeneous fragments stemming from their respective approaches and practices. This second volume unfolds within a framework where spatial arrangement aligns with a form of flattening and page-setting, resembling the collaborative magazine as a model.
Du 10 octobre au 13 décembre 2020
Les Tanneries Centre d’art contemporain 234 rue des Ponts 45200 Amilly
Hétéroclites, les créations exposées aux murs – et dont l’apparente bidimensionnalité ne semble être qu’un leurre – sont mises en relation à la manière d’un chemin de fer éditorial ou encore d’une programmation de films en salle. Rien d’étonnant, alors, qu’il revienne à Raphaël Rossi (né 1988 à Dijon)– dont le travail s’oriente autour des systèmes et dispositifs de diffusion et de réception cinématographiques – de les organiser, les relier ou encore les séparer, structurant par-là même l’espace. En regardeur avisé, l’artiste propose pour ce faire deux installations in situ.
La première, constituée de plusieurs monochromes noirs montés sur châssis, forme une ligne d’horizon. Extraction simplifiée d’un élément caractéristique de la façade du MK2 Beaubourg à Paris dépouillée de son image de marque, elle charrie néanmoins avec elle, au sein même de l’espace d’exposition, les souvenirs rattachés à sa nature d’origine, entre histoires personnelles et inconscient collectif.
Véritable ligne de fuite, son étirement encourage autant qu’il suit les déplacements du visiteur, dessinant alors une trajectoire dans laquelle viennent s’inscrire l’ensemble des œuvres présentées. Dispositif aérien, ce fil noir de l’exposition dialogue avec une autre bande noire, plus terre-à-terre. Tapis d’égout jonchant le sol et contaminant les murs, il vient finir de délimiter – tout en semblant le prolonger – le cadre de l’exposition, déployant une pensée en mouvement, véritable promenade visuelle dans quatre univers présentés en multi-screen.
Commissariat : Eric Degoutte
Eclectic, the creations displayed on the walls – whose apparent two-dimensionality seems to be nothing but a deception – are interconnected in a manner reminiscent of an editorial railway or a cinema screening schedule. It's not surprising, then, that it falls to Raphaël Rossi (born in 1988 in Dijon) – whose work revolves around systems and devices of cinematic dissemination and reception – to organize, connect, or even separate them, thereby structuring the space. As a discerning observer, the artist proposes two in situ installations for this purpose.
The first, composed of several black monochromes mounted on frames, forms a horizon line. A simplified extraction of a characteristic element from the facade of MK2 Beaubourg in Paris, stripped of its branding, it nonetheless carries within the exhibition space the memories associated with its original nature, weaving together personal stories and collective unconscious.
A true vanishing point, its stretch both encourages and follows the movements of the visitor, delineating a trajectory in which all presented works are inscribed. Aerial in nature, this black thread of the exhibition engages in a dialogue with another, more down-to-earth black strip. Sewer grates littering the floor and contaminating the walls serve to complete the demarcation – while seemingly extending it – of the exhibition framework, unfolding a thought in motion, a true visual journey through four universes presented in a multi-screen.
Curator : Eric Degoutte